Eugène Humbert
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Eugène Humbert, né le et mort le , est un militant pacifiste, anarchiste et néo-malthusien français. Il dirige plusieurs revues engagées avant d'être condamné par la France, en 1921, pour insoumission.
Biographie
[modifier | modifier le code ]Eugène Humbert naît à Metz, le , quatre mois avant la guerre franco-prussienne de 1870. Il devient anarchiste très jeune à Nancy. Influencé par les idées libertaires de Lapique, il forme le groupe Liberté et participe au bulletin Le Tire-pied. Ces activités intellectuelles « subversives » le font considérer par la police de la IIIe République comme un « anarchiste dangereux ». Avec Eugène Mariatte, il est cofondateur du bimensuel L’Indépendant, publié pour les travailleurs en 1891. En 1896, Humbert est à Paris, où il rencontre Jean Grave, Miguel Almereyda, Élisée Reclus, Manuel Devaldès, Sébastien Faure et Paul Robin. Sous l’influence de ce dernier, il devient néo-malthusianiste. Administrateur de la « Ligue de la Régénération Humaine », il est directeur en 1902 de la revue Régénération.
Humbert fonde ensuite la revue Génération consciente, qu’il dirige de 1908 à 1914. Il rencontre alors Jeanne Rigaudin avec qui il travaille pour Génération Consciente. Ils ont une fille, Lucette, en 1913. Pour échapper à la mobilisation en 1914, Humbert trouve refuge à Barcelone. Là, il s’active pour la paix avec sa nouvelle compagne Jeanne. De retour en France en 1919, Eugène Humbert, est arrêté et condamné le à la prison pour insoumission en période de guerre. Le , il est condamné en outre à deux ans de prison, avec Jeanne, et à une amende de 3 000 francs pour avoir prôné des idées malthusiennes sur le contrôle des naissances. Une fois libérés, Eugène et Jeanne se marient début 1924. À partir de 1926, Eugène Humbert dirige la Librairie du Progrès et en 1931, il fonde La Grande Réforme, organe de la « Ligue de régénération humaine », dont il écrit de nombreux articles. Jeanne Humbert reste secrétaire général de la Ligue Internationale des Combattants de la Paix (LICP) de 1932 à 1935.
En 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Eugène Humbert et son épouse prennent leur retraite près de Lisieux. Mais Eugène est de nouveau emprisonné, pendant dix-huit mois, pour « provocation à l'avortement et propagande anticonceptionnelle »[1] . Alors qu’il est soigné dans un hôpital d’Amiens, à la veille de sa libération, Eugène Humbert trouve la mort au cours d’un bombardement américain, le . Il est ainsi rattrapé par la guerre, dont il a toujours condamné l’incommensurable absurdité.
Jeanne Humbert continue après la guerre une activité militante, créant en 1946 en hommage à son mari décédé « L'Association des amis d'Eugène Humbert »[1] .
Publications
[modifier | modifier le code ]- Il contribue à l'Encyclopédie anarchiste , initiée par Sébastien Faure, publiée en quatre volumes, entre 1925 et 1934[2]
Notes et références
[modifier | modifier le code ]- ↑ a et b Sylvie Chaperon, Les années Beauvoir. 1945-1970, Fayard, 2000, p. 163.
- ↑ René Bianco, Répertoire des périodiques anarchistes de langue française : un siècle de presse anarchiste d’expression française, 1880-1983, thèse de doctorat, université d’Aix-Marseille, 1987, 3503 pages, L’Encyclopédie anarchiste.
Bibliographie et sources
[modifier | modifier le code ]- Jeanne Humbert, Eugène Humbert, La vie et l’œuvre d’un néo-malthusien, éd. de la Grande Réforme, Paris, .
- Jeanne Humbert, Eugène Humbert, Sébastien Faure, Deux grandes figures du mouvement pacifiste libertaire et néo-malthusien in La Voie de la paix, Numéro spécial, Villers-sur-Mer, 3e trimestre 1970.
Liens externes
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