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Kidult

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Pour les articles homonymes, voir The Kidults.

Kidult est un street artist français connu pour ses actions militantes contre la récupération du graffiti par les marques de mode et de luxe. Masqué et anonyme, il utilise ses tags comme un moyen de dénoncer la marchandisation de l'art urbain par les grandes enseignes.

Biographie

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Kidult reste très discret sur son identité et son parcours personnel. Il se présente comme un activiste du graffiti, considérant cet art comme un acte de rébellion plutôt qu'un produit commercialisable[1] .

Actions et engagements

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Kidult s'est fait connaître par ses interventions choc dans les grandes capitales du monde, notamment à New York, Paris, Tokyo [2] et Bruxelles. Il cible principalement les boutiques de marques de luxe qui, selon lui, exploitent l'esthétique du graffiti à des fins commerciales.

Vandalisme

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2011 : Louis-Vuitton, Agnès B. et Kenzo

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En 2011, il s'en prend à la boutique Louis Vuitton du quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris en utilisant un extincteur rempli de peinture rose pour taguer un immense Yes sur la devanture[3] ,[4] ,[5] . La même année, il tague deux boutiques parisiennes de la marque Agnès B [6] ,[7] .

Toujours en 2011, Kidult cible la boutique Kenzo à Paris en réaction à la campagne publicitaire du parfum Flower Tag qui[8] , selon lui, s'approprie la culture graffiti. Il tague ironiquement le mot TAG sur la vitrine du magasin, dénonçant ainsi l'inspiration abusive des marques de luxe dans le street-art[9] .

2012 : Maison Margiela et Marc Jacobs

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En 2012, il réalise un tag de grande ampleur sur la vitrine de la boutique Maison Martin Margiela à Bruxelles, inscrivant en rose et noir Love accompagné de l'épitaphe Our Misery, not Yours (Notre misère, pas la vôtre)[10] . L'objectif de cette action était de dénoncer la récupération culturelle du street-art par l'industrie du luxe[11] .

Parmi ses faits d'armes les plus connus, on compte le tag sur la vitrine de Marc Jacobs à New York. En réaction, le designer a commercialisé un t-shirt reprenant le tag original au prix de 689 dollars, tournant ainsi l'incident à son avantage[12] . Kidult a alors répondu en créant un t-shirt similaire avec l'inscription Not Art by Kidult vendu à 6,89 dollars[13] ,[14] .

2015 : Atelier de production et de création

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En 2015, il s'attaque à la boutique parisienne A.P.C. en taggant "Niggas" en réaction à une collection controversée du créateur Jean Touitou intitulée Last Ni**@s In Paris[15] ,[16] ,[17] .

2016 : Boutique éphémère de Kanye West

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En , Kidult s'attaque à la boutique éphémère de Kanye West située rue de Richelieu à Paris[18] . En pleine fashion week, il inscrit en grandes lettres orange Real Slaves (« Vrais esclaves ») sur la devanture du magasin, en référence à la chanson du rappeur intitulée New Slaves. Par cette action, il dénonce l'appropriation de la culture street par l'industrie de la mode et critique l'hyperconsommation [19] . Kanye West a réagi avec détachement, retweetant la photo du magasin tagué avec la légende « tellement bon! »[20] .

2017 : Flagship store de Philippe Plein

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En décembre 2017, il s'attaque à la vitrine du flagship store Philipp Plein rue de Rivoli à Paris. Il inscrit le slogan $ is the new religion accompagné du personnage Monopoly urinant des symboles de dollars peints en vert fluo. Cette action répond à la collaboration entre la marque et le graffeur Alec Monopoly. Philipp Plein réagit en détournant l'incident, publiant une photo sur Instagram en remerciant le "Paris Graffiti Gang" pour "la vitrine la plus cool"[21] ,[22] .

2019 : Balenciaga

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En , il cible la boutique Balenciaga située rue Saint-Honoré à Paris. Il réalise un graffiti à l'extincteur sur les vitrines de la boutique en inscrivant le mot Crisis en noir, complétant le mot Merry déjà présent, formant ainsi l'expression détournée Merry Crisis en référence à « Merry Christmas ». Par cette action, il souhaite dénoncer la crise économique et climatique, ainsi que l'appropriation du street-art par la marque[23] . Balenciaga n'a pas commenté cet incident, tandis que Kidult a accompagné son post Instagram du message : « More lucidity and Humanity. Less Hypocrisy and Ignorance » (« Plus de lucidité et d'humanité. Moins d'hypocrisie et d'ignorance »)[24] .

Style et réception

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Le travail de Kidult est reçu de manière contrastée, certains le considèrent comme un artiste engagé qui remet en question l'hégémonie des marques sur l'espace urbain, tandis que d'autres le voient comme un simple vandale cherchant à se faire un nom. Ses actions suscitent des débats passionnés sur la place du graffiti dans l'art contemporain et son exploitation par l'industrie[1] .

Références

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  1. a et b Nixie, « Portrait d'artiste - Kidult la haine du luxe », sur Urban Art Crew, (consulté le )
  2. (en-US) « KIDULT in TOKYO – TOKYO DANDY », (consulté le )
  3. (en) « Kidult Hits The Louis Vuitton Store In Paris », sur streetartnews.net, (consulté le )
  4. The Rider Post, « STREET ART - NI GALERIE, NI MAÎTRE POUR KIDULT ! », sur The Rider Post, (consulté le )
  5. « Kidult Vandalizes Louis Vuitton Paris », sur Hypebeast, (consulté le )
  6. (en) « agnès b. | Official Store | Iconic French Designer », sur www.agnesb.com (consulté le )
  7. Andréa Visini, « Quand le graffiti se met en colère contre la mode », sur Modzik, (consulté le )
  8. Julien, « KIDULT tag la boutique KENZO », sur KULTT, (consulté le )
  9. (en-US) Tristan Banning, « Video: KIDULT Hits Kenzo Paris Store | Sidewalk Hustle », (consulté le )
  10. « Un artiste-activiste français s'attaque à une maison de mode bruxelloise », sur RTBF , (consulté le )
  11. Julien Rensonnet, « Kidult s'offre la boutique Maison Martin Margiela à Bruxelles: tag géant sur une vitrine de luxe pour dénoncer la récupération du graffiti dans la mode », sur L'Avenir , (consulté le )
  12. S.C, « Tagué, Marc Jacobs crée un t-shirt à 689$ », sur La Libre , (consulté le )
  13. Emilie Laystary, « Marc Jacobs, Kidult et la dénonciation du consumérisme : qui gagne ? », sur Madmoizelle , (consulté le )
  14. (en-GB) Ella Alexander, « Marc Jacobs’ Graffiti War », sur British Vogue , (consulté le )
  15. Team Mouv', « Kidult repeint la façade de la boutique A.P.C. », sur Mouv' , (consulté le )
  16. (en-US) Hili Perlson ShareShare This Article, « Kidult Sprays the N-Word on A.P.C. Storefront in Paris », sur Artnet , (consulté le )
  17. (en) « A.P.C. Store Gets Tagged With The N-Word By Kidult », sur The Fader , (consulté le )
  18. « Kidult tague la boutique éphémère de Kanye West pour dénoncer le système », sur Le Figaro , (consulté le )
  19. « Le street artist Kidult vandalise le magasin éphémère de Kanye West à Paris », sur TF1 , (consulté le )
  20. Team Mouv', « Kanye West : sa boutique éphémère à Paris vandalisée par le street artist Kidult ! [photo] », sur Mouv' , (consulté le )
  21. (en) « Kidult Pees on Philipp Plein’s Paris Flagship Store - TheArtGorgeous », sur TheArtGorgeous, (consulté le )
  22. « Kidult Vandalise La Vitrine Du Flagship Parisien De Philipp Plein », sur Hypebeast, (consulté le )
  23. « L’artiste français Kidult vandalise la vitrine de la boutique parisienne de Balenciaga pour dénoncer la crise », sur Hypebeast, (consulté le )
  24. FashionNetwork com FR, « Balenciaga ciblée par un graffiti de Kidult », sur FashionNetwork, (consulté le )

Liens externes

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