Déjanire (opéra)
Pour les articles homonymes, voir Déjanire (homonymie).
Genre | drame lyrique |
---|---|
Nbre d'actes | quatre |
Musique | Camille Saint-Saëns |
Livret |
Louis Gallet Camille Saint-Saëns |
Langue originale |
français |
Sources littéraires |
d'après Déjanire, Louis Gallet Les Trachiniennes , Sophocle Hercule sur l'Oéta, Sénèque |
Création |
Opéra de Monte-Carlo |
Création française |
Opéra Garnier |
Déjanire est un opéra en quatre actes de Camille Saint-Saëns sur un livret de Louis Gallet et réadapté par le compositeur, créé le au théâtre de Monte-Carlo. L'ouvrage, initialement musique de scène puis adapté en drame lyrique, reprend le mythe d'Hercule, époux de Déjanire, autour de l'épisode de sa mort.
Historique
[modifier | modifier le code ]Camille Saint-Saëns compose à la fin des années 1890 une musique pour une tragédie, Déjanire, par l'écrivain Louis Gallet, créée le aux Théâtre des Arènes, à Béziers[1] ,[2] , pour son inauguration[3] . L'œuvre, dont la forme est alors une tragédie avec musique de scène [4] , est jouée sous la direction de l'auteur, et le grand spectacle qui est monté pour l'occasion par Marcel Jambon [3] , engendre un fort succès pour l'ouvrage auprès du public[5] . Au grand air à l'extérieur, deux cent choristes sont mobilisés, ainsi que soixante danseuses et un char à chevaux sur scène notamment[5] et pas moins de vingt-quatre harpes[3] . Les tirades du texte sont entièrement déclamés, seuls les chœurs sont chantés, à la manière de ceux antiques qui expliquent l'histoire, accompagnés d'un orchestre à cordes[3] . Une production chapeautée par le directeur du Théâtre de l'Odéon, Paul Ginisty, est jouée dans cette salle quelque mois après, afin de faire découvrir l'ouvrage au public parisien[5] . Elle est ainsi reprise à l'Odéon en [1] ,[6] , puis également de nouveau aux Théâtre des Arènes en 1899[3] , et au Théâtre du Capitole de Toulouse le .
Afin d'honorer une commande de l'opéra de Monte-Carlo, et selon le souhait du prince Albert Ier [7] , proche de Camille Saint-Saëns qui a connu un grand succès avec son autre opéra Hélène créé à Monte-Carlo en 1904[8] , le compositeur transforme lui-même le livret de la tragédie en drame lyrique puis en compose la musique, en réutilisant celle de la tragédie lyrique[5] . Cette nouvelle version, qui adopte plus exactement la forme de l'opéra, est une nouveauté pour le compositeur lui-même, qui admet à son éditeur Jacques Durand qu'elle sera ou bien détestée ou bien adorée[7] . Cette partition est augmentée depuis son « ancienne Déjanire », selon les mots du compositeur, notamment en renforçant les chœurs et en piochant quelques éléments de son poème symphonique La Jeunesse d'Hercule , créé en 1877[7] . Le livret, adapté par ses soins, dévoue désormais l'action au chant, en en faisant une œuvre nouvelle[7] .
Déjanire est créé à l'opéra de Monte-Carlo le [7] à l'occasion de la Fête de la bienfaisance organisé par la principauté, faisant déplacer le public parisien[8] . Les décors sont de Rochette et Landrin (actes I et IV)[réf. souhaitée] , Georges Mouveau (actes II et III), et les costumes de Joseph Pinchon [8] . L'opéra rencontre un grand succès le soir de sa création[8] . La première française à l'opéra Garnier a lieu la même année que la création de Monte-Carlo, le sous la direction de André Messager [5] . L'ouvrage, créé ici avec un immense succès, connaît dans ces lieux, jusqu'en 1913, dix-sept représentations[9] .
L'opéra est monté en version de concert en 2021 à l'Auditorium Rainier III de Monaco sous la direction de Kazuki Yamada [4] .
Description
[modifier | modifier le code ]Déjanire est un opéra en quatre actes en français. Le livret a été écrit d'après Les Trachiniennes de Sophocle et Hercule sur l'Oéta de Sénèque (attribué à). La partition est dédiée à Ferdinand Castelbon de Beauxhostes, organisateur du Théâtre des Arènes de Béziers et instigateur de la première version de Déjanire[7] .
Rôles
[modifier | modifier le code ]Rôle | Tessiture | Première, le (Chef d'orchestre : Léon Jehin) |
---|---|---|
Déjanire | soprano | Félia Litvinne |
Iole | soprano | Yvonne Dubel |
Phénice | contralto | Germaine Bailac |
Hercule | ténor | Lucien Muratore |
Philoctète | baryton | Henri Dangès |
Réception et analyse critiques
[modifier | modifier le code ]Gabriel Fauré, élève de Camille Saint-Saëns, dans les colonnes du Figaro salue « cette musique puissamment évocatrice, si pure de forme, d'une nature harmonique qui emprunte parfois aux tonalités anciennes une saveur singulière, cette musique enfin d'un coloris si séduisant, à la fois éclatant et lointain »[8] . Francis Casadesus de L'Aurore et Adolphe Boschot de L'Écho de Paris en font également tous deux l'éloge, mettant notamment en avant la simplicité des formes inspirée de l'antique[9] .
Références
[modifier | modifier le code ]- ↑ a et b « Le Monde artiste », sur Gallica, (consulté le ).
- ↑ Déjanire au Théâtre des Arènes : Ressources iconographique sur Gallica.
- ↑ a b c d et e Michel Fournier, « Béziers, Bayreuth français : L’aventure commence avec Déjanire », dans Jean Sagnes (dir.), La Révolte du Midi viticole cent ans après, 1907-2007, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, (ISBN 9782354123703, DOI 10.4000/books.pupvd.23927 , lire en ligne), p. 293-312.
- ↑ a et b Sabine Teulon-Lardic, « Déjanire de Saint-Saëns à l'Auditorium Rainier III de Monaco », sur L'Avant-scène opéra , (consulté le )
- ↑ a b c d et e Adolphe Aderer, « Premières Représentations. Opéra, Déjanire, drame lyrique de Louis Gallet, musique de M. Camille Saint-Saëns. », Le Petit Parisien , (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Le Moniteur des Théâtres, hebdo. n° 39 du 20 novembre 1898 (Chronique en Une d'Henri Piquet) ; L'Éclair n° 745 du 14 novembre 1898 citant les termes élogieux d'Henri Fourquier et Alfred Bruneau parus dans Le Figaro et de M. Fourcaud dans Le Gaulois. Cf. L'Éclair en ligne.
- ↑ a b c d e et f « Déjanire (Gallet & Saint-Saëns / Saint-Saëns) », sur Palazzetto Bru Zane (consulté le )
- ↑ a b c d et e André Peyregne, « Déjanire : grande soirée à l'opéra, le 14 mars 1911 », Nice-Matin , (lire en ligne, consulté le )
- ↑ a et b Vincent Deloge, « La création lyrique à l’Opéra de Paris : l’année 1911 », sur ResMusica , (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code ]- Ressources relatives à la musiqueVoir et modifier les données sur Wikidata :
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