L'armée de terre de l'Allemagne de l'Est (Landstreitkräfte der DDR- LaSK) est une armée qui a duré 34 ans, de la fondation de la Nationale Volksarmee (NVA) le à la dissolution de celle-ci le . Élément fondamental et moteur des troupes du pacte de Varsovie, après avoir été considérée comme un acteur secondaire, elle est équipée de matériel d'origine essentiellement soviétique de technologie avancée. À l'issue de sa dissolution, une partie de ses capacités est alors absorbée par l'armée fédérale allemande (Bundeswehr). Le reste est soit détruit dans le cadre du contrôle des armements conventionnels, soit restitué à la Russie. Une minorité de personnel est intégrée dans les cadres de la Bundeswehr, une partie importante est mise à la retraite d'office.
Malgré l'idéologie socialiste qui constitue ses bases politiques, l'armée de terre de la NVA conserve des traditions allemandes et notamment prussiennes qu'on retrouve dans ses uniformes, dans sa musique, dans ses traditions y compris dans sa manière de défiler.
Son histoire est assez similaire à celle de la Bundeswehr. Elle est d'abord construite sur les bases d'une force de police mobile, la Kasernierte Volkspolizei (police populaire encasernée). Elle se constitue sur un encadrement issu de la Wehrmacht, mais dès le début des années 1960 tous ces vétérans sont mis à la retraite. Force composée de volontaire à l'origine, elle est transformée en force d'appelés par le rétablissement de la conscription en 1962.
Comme pour toute armée du pacte de Varsovie, le principe premier de son action est l'offensive. La défensive ne doit être que temporaire et dans l'attente de la reprise du mouvement offensif.
L'armée de terre de la NVA est divisée en armes (Waffengattung) et en armes et services spécialisés (Spezialtruppen und Dienste)
Les armes de la LaSK ont pour vocation de combattre sont :
Les fusiliers motorisés (Motorisierte Schützentruppen)
L'arme blindée (Panzertruppen)
L'arme des missiles et de l'artillerie (Raketentruppen und Artillerie)
L'artillerie antiaérienne (Truppenluftabwehr)
Les troupes aéroportées (Luftlandetruppen)
L'aviation légère de l'armée de terre (Armeefliegerkräfte)
Les armes et services spécialisés (Spezialtruppen und Dienste) ont pour vocation de soutenir les armes de combat. À ce titre elles sont détachées dans les unités à tous niveau ou constituent des unités à part. Elles sont :
La reconnaissance (Aufklärungstruppen)
Le génie (Pioniertruppe)
Les transmissions (Nachrichtentruppen)
La guerre électronique (Truppen und Einheiten funkelektronischer Kampf)
La protection NBC (Truppen der chemischen Abwehr)
Le matériel (Technische Truppen)
Les services administratifs de l'arrière (Rückwärtige Dienste)
Le service de construction des routes (Straßenbautruppen)
Le service des chemins de fer (Eisenbahntruppen)
Le train (Kfz-Transporttruppen)
Les nageurs de combat (Kampfschwimmer)
Au plan fonctionnel, elle est divisée en quatre types d'unités :
Les grandes unités (Großverbände) : divisions, brigades
Les unités formant corps (Verbände) : régiments, bataillons ou équivalent dans les autres armes
Les unités élémentaires (Einheiten) : compagnie ou équivalent dans les autres armes
Les parties d'unités (Teileinheiten) : section, groupe ou équivalent dans les autres armes
L'armée est-allemande est répartie en cinq districts militaires, dont seuls deux sont des entités territoriales au sens classique: le troisième et le cinquième, qui ont la charge respectivement du sud et du nord de la RDA. Les trois autres sont des entités administratives : le premier est le commandement de l'armée de terre et les unités qui lui sont subordonnées, le deuxième est l'armée de l'air et le quatrième est la marine[2]. En cas de guerre et de mobilisation, les deux districts militaires de l'armée de terre auraient pu être transformés en armée (devenant respectivement la 3e armée et la 5e armée). Ces unités auraient alors été considérablement renforcées par la levée de cinq divisions de mobilisation(de) (soit plus de 72000 réservistes répartis entre les deux armées) dont les cadres auraient été fournis par des centres de mobilisation et des écoles de sous-officiers. La 94e division de fusiliers motorisés de la Garde soviétique serait également passée sous commandement de la 5e armée est-allemande[3].
116 000 hommes dont 69 000 appelés en 1982. Lors de sa dissolution en 1990, elle disposait théoriquement de 105 850 militaires en temps de paix et nominal et 394 350 militaires en temps de guerre[1].