Principes de justice iranienne
L’Iran, pays chamarré et exotique, invitation permanente au rêve oriental et à la douceur de vivre. Vous vous imaginez tout de suite ces sublimes danseuses du ventre à moitié dénudées, dansant lascivement devant vous dans un bouge de Téhéran où l’on vous sert du mauvais vin des montagnes de l’Alborz. Vous vous voyez déjà, picorant quelques dattes fraîches en vous faisant papouiller par des masseuses à la poitrine opulente dans un hammam surchauffé de la banlieue de Quom. Pour vous, l'Iran c’est l’orientalisme à son paroxysme, des parfums enivrant de musc et de jasmin, des journées chaudes passées alangui à l’ombre d’un érable a regarder tournoyer dans le ciel de magnifiques faucons crécerelle, des steppes arides à perte de vue où le soleil décline, le soir venu, embrasant le paysage de ses feux ardents...
Eh les gars, RÉVEILLEZ VOUS !!!! Si vous pensez que l’Iran c’est comme ça vous vous mettez le doigt dans l’œil jusqu’au tibia. C’était peut-être ça avant mais depuis il y a eu la révolution islamique. Je veux bien croire que la grande majorité d’entre vous était plus occupée à salir ses couches pour faire chier ses parents à cette époque que de suivre l’histoire iranienne, mais quand même c’est pas si vieux que ça. Et puis vous en avez quand même entendu parler au moins. Vous êtes allé au collège, peut être même au lycée pour les meilleurs d’entre vous ?
Bon donc pour les ignares, je rappelle qu’aujourd’hui l’Iran c’est plus moudjahidines et burka, que jeunes filles aux seins nus et soirées disco. Depuis la prise de pouvoir par les barbus, la loi islamiste interdit tout ça et a édicté de grands principes de vie que doit suivre tout bon iranien s’il veut dépasser l’âge de 35 ans, espérance de vie moyenne en Iran.
La Charia: principes de base.
La charia, لـشَّـرِيعَـة en perse, signifie littéralement : « DTC ! » et se fonde sur le principe du « si tu fais le con, tu te le reprends dix fois dans le cul ». La loi islamique est la base de la constitution iranienne et toute dérogation aux principes fondamentaux du coran est donc passible de punition.
Le seul problème étant que le coran n’est pas tout jeune et que donc certaines évolutions de la société ne sont pas prises en compte dans les textes. En effet, je doute que le code de la route fasse partie intégrante de la charia, de même pour la loi sur le survol du territoire en avion de chasse. Alors les grands experts de la charia ont trouvé la solution : la fatwa. Quand un nouveau cas juridique n’est pas dans le Coran et que ça les fait chier, ils lancent une fatwa. Plus généralement dès qu’un truc est pas estampillé 100% halal, les barbus en veulent pas et lancent une fatwa.
Certaines fatwas célèbres, comme celles lancées sur le cassoulet ou sur les épingles à nourrice, constituent un complément au code civil iranien, lui permettant d’évoluer au même rythme que la société.
Pour compléter tout ça, la justice iranienne s’est dotée de Humks (حلالا en perse). J’ai pas trouvé ce que ça voulait dire et quand je tape le mot dans mon traducteur Babelfish j’obtiens : « Recette de couscous au sable et cailloux » donc je vais pas m’étendre sur ce truc même si Wikipédia semble trouver ça intéressant.
Les infractions
La loi iranienne catégorise les infractions en trois niveaux de gravité:
- Les Hudud (littéralement « Vachement grave, tu vas en chier! »);
- Les Taʿzīr (littéralement « Peux mieux faire »);
- Les Qissas (littéralement « Et tu viens nous emmerder pour ça? »).
Chacun de ces niveaux comprends un certains nombre de délits pour lesquels des peines sont prévues par la charia.
Les Hudud
Catégorie la plus élevé dans la hiérarchie des délits contre la loi iranienne, les Hudud se soldent souvent par la mort du condamné après un procès éclair sur un coin de table dans une geôle sordide de Téhéran.
Bien entendu, les infractions avec ce niveau de gravité, rassemblent tous les délits dit "sexuels" comme avoir regardé une femme dans la rue plus de 3 secondes ou bien avoir effleuré le bord d'une burka en croisant une jeune fille sur un marché. Et attention, ça ne plaisante pas, la sentence est souvent proportionnelle au crime commis comme le démontre l'affaire Khameni qui fit jurisprudence en 1995:
Le juge Al Zarkhaoui, guide suprême de la révolution en charge du procès, condamnera l’enfant à la peine capitale et lancera par la même occasion une fatwa contre le rire. Ali sera éviscéré le lendemain sur la place publique et ses entrailles seront données à manger aux chiens. Ses parents se sont déclarés satisfaits par ce jugement équitable et en accord avec les principes de la charia.
Une autre infraction passible de la peine capitale est, bien entendu, la dérogation aux règles alimentaires de l’islam, comme manger du porc ou boire de l’alcool. Le code juridique iranien est très précis sur ce dernier point comme nous le montre l’alinéa 25 du code civil :
Il est formellement interdit de consommer, boire, ingurgiter, sentir, renifler, respirer, penser à, réfléchir à, imaginer, rêver à, laisser son esprit vagabonder sur l’idée, regarder, voir, jeter un œil, effleurer, toucher, approcher, être a moins de 100 mètres, se baigner dans, tremper son cul dans de l’alcool.
Toute dérogation a cette règle est passible de la lapidation.
Ça rigole pas chez les fanatiques de la sourate...
Les Taʿzīr
Les Taʿzīr représentent les crimes et délits de nature inférieure, comme par exemple: le viol sur petite fille ou le meurtre d’occidentaux.
Les peines sont en général légères et vont d’une sévère remontrance jusqu'à quelques semaines de prison.
Ces jugements sont souvent suspendus ou cassés contre quelques billets savamment placés dans la main du juge ou du chef de la police.
Les Qissas
Les Qissas, sont des délits mineurs, souvent ayant trait à des problèmes d’ordres conjugaux ou familiaux. Citons par exemple : « le fait de massacrer sa femme à coups de machette parce que les boulettes étaient froides », « L’énucléation de sa fille car elle avait une mèche de cheveux qui dépassait de son foulard » ou encore « l’extermination de sa belle famille pour retard dans le paiement de la dot ».
Ces petites infractions sont rarement punies plus sévèrement que par des gros yeux du juge et une légère tape sur la main.
Exemple de procès
Il est important, pour bien comprendre les principes fondamentaux qui sous-tendent la justice iranienne, d’étudier en détail les comptes rendus d’assises afin d‘en tirer la substantifique moelle de la loi islamique.
Prenons le cas d’un procès pour « Hudud » qui restera dans les anales.
L’accusée, Goulimine Al Matouff est une jeune fille de 21 ans, dénoncée par sa famille pour avoir touché la main de la sœur, du père de la femme du cousin d’une personne qui a, par mégarde, un jour touché un porc. Elle risque la peine de mort.
Compte rendu des débats :
Et devinez ce qui arriva à la pauvre Goulimine :
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