Arlon

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« F'neh Arlon, c'neh r'tah jnebe'h ryulh'lhu n'ath n'thai Cthulhu n'gah ! Arlon c'neg R'lyeh ! »
~ Proverbe Arlonnais

Par delà le mur du sommeil, mes médiations oniriques maintes fois me conduisirent en un lieu démesurément étrange, au sein duquel une brume opaque recouvrait une architecture ancienne érigée par un peuple disparu...


I


Mes recherches sur les civilisations prémésozoïques, qui me valurent la chaire que j'occupais valeureusement au sein de l'université de Miskatonic, me conduisaient outre mesure à feuilleter de nombreuses revues traitant de découvertes anthropologiques et de curiosités scientifiques. Il m'arrivaient également de lire d'autres types de publications, et ma surprise fut incommensurable lorsque je découvris, dans un certain opus intitulé La Meuse , une référence à une ville dénommée Arlon, laquelle partageait un nombre étonnant de similitudes avec d'antiques cités mythologiques.

Cet article faisait la part belle à l'écriture d'un pamphlet contre la ville, publié sur un site de l'Internet nommé Désencyclopédie. Je reproduis ici fidèlement le texte en question, écrit par un certain professeur Barry Cow, dont je ne possède malheureusement pas le cursus. L'objet du scandale n'est recopié ici que pour ses mentions, qui vous seront utiles par la suite pour la compréhension de cette aventure, dans laquelle je crus bien perdre ma santé mentale.


L'étonnant article
Des Arlonais en route vers le Luxembourg.
« À Arlon, il n'y a que des cons, d'ailleurs on y trouve plus de femmes qu'ailleurs. »
~ Sacha Guitry à propos d'Arlon.

Arlon est une ville de Belgique sitée en Lorraine (belge), à 5 minutes de la Gaume, de l'Ardenne (belge), et probablement d'autres régions de la Province de Luxembourg (toujours belge, notez bien, c'est important pour la suite). Avec ses 57 habitants (après la fusion des communes), c'est la ville la plus peuplée de la Province de Luxembourg, et par conséquent son chef-lieu. Ses habitants prétendent s'appeler les Arlonais, mais le reste de la Belgique les appelle les Bouseux, la France les appelle les P'tits Belges, et le Luxembourg les appelle pour venir travailler le dimanche, car l'Arlonais est vénal, nous le verrons plus loin. Malgré sa superficie de 11.623 hectares (soit l'équivalent de 160 terrains de squash), Arlon reste aussi excitante qu'une après-midi pluvieuse à jouer à la crapette chez Tata Jeanine. Comment se peut-ce? Nous l'allons tout à l'heure.[1]

Géographie

Prenez une carte de la Belgique sans vous embarrasser de savoir si elle est récente, de toute façon elle sera périmée dans 2 mois. Imaginez que vous laissez tomber une bouteille de bière au niveau d'Ostende. Elle va rouler sur la frontière sud et finir dans le trou du cul de la Belgique: à Arlon, coincée entre les Franscouilles, les Lulus, les Casques à Pointes et l'Albanie. Cette localisation particulière fait que les Bouseux y habitant sont schizophrènes, fraudeurs et vénals (comme nous le verrons plus loin, patience).

Enfin donc, Arlon, c'est loin de la capitale (c'est relatif vu la taille du pays) à un point tel que lorsqu'un Brusseleer dit à un autre qu'il part à Arlon, le second lui répond: "Oh tu vas à la campagne?". Oui, pour un Arlonais si vous venez du Brabant Wallon, vous êtes un Bruxellois (ou Brusseleer). Un point c'est tout. D'ailleurs on n'y voit pas de Flamands, et quand ils sont là c'est à cause de leur boulot au Luxembourg qui ne les paye pas assez pour habiter Luxembourg.

La ville d'Arlon consiste en un seul lieu-dit: le Centre. En effet, si vous quittez le Centre, vous quittez Arlon, et probablement la Belgique si vous êtes un tant soit peu distrait. Dans le Centre se trouvent la Grand Rue (pleine de commerces en faillite), le Coconuts (où 98% de la jeunesse se retrouve, les 2% restant allant en face parce que le Coco est plein), un tank qui vise Bastogne, un palais de justice construit dans le seul but de juger Marc Dutroux (pédophile ayant apporté une gloire éphémère à la ville), et une prison où l'on jette sans distinction les Albanais et les militaires de la caserne de Stockem (la plus grande de Wallonie, en prévision de l'invasion du Luxembourg le 14 septembre 2015 de 8h30 à 8h45).

Pas loin d'Arlon se trouvent Bastogne (plus animée et sympathique mais comptant surtout des ploucs et des nostalgiques de la bataille des Ardennes), Martelange (à cheval sur la frontière lulu et comptant environ 257 stations essence et un supermarché alcoolique), Messancy (son seul intérêt est le Cora et son rayon bière), et une multitude de micro-villages comptant chacun au minimum deux micro-brasseries. On ne s'étonnera pas que l'Arlonais noie sa déprime dans l'alcool.

Le point culminant d'Arlon est le mur d'escalade de la salle "l'Escale". C'est le plus haut mur d'escalade de Belgique, et après la lecture de cet article, personne ne s'étonnera que les Arlonais escaladent la paroi sans s'assurer après avoir poussé les tapis.

La Semois prend sa source à Arlon, mais hors d'Arlon, personne ne connaît la Semois.

Histoire

Au début, y'avait les Romains. Et puis plus rien. Et puis des religieux. Et puis plus rien encore.

Démographie

Nous disions plus haut que les habitants sont au nombre ahurissant de 57, mais ceci n'est en fait valable que du vendredi soir au dimanche soir. Le reste du temps, Arlon compte bien 27.000 habitants, qui travaillent tous au Luxembourg pour gagner beaucoup plus (voilà, je vous avais dit qu'on y viendrait), et qui ne reviennent à Arlon que pour y dormir et aller au Coco. Le week-end, chacun retourne d'où il vient, ou visite de la famille, ou passe son temps au Luxembourg, enfin n'importe quoi plutôt que de rester à Arlon, ville dortoir.

Quoi qu'il en soit, même s'il passe l'enssentiel de son temps libre à fuir ce grand dortoir et à en dire du mal à tous ceux qui y habitent (et qui savent donc de quoi ils parlent), l'Arlonais défendra bec et ongles sa ville[2] dès qu'un foutu présumé étranger osera la dénigrer, parce que merde, c'est quand même un chef-lieu de province, et même la ville de Belgique qui a la plus grande superficie, oui monsieur, bien plus grande que Bruxelles, vérifiez si vous ne me croyez pas, et en plus il s'y passe des choses, pas plus tard que l'an dernier j'ai vu Hugues Aufray à la Maison de la Culture, alors ça va bien!

L'Arlonais est donc une personne travaillant au Luxembourg ne désirant pas habiter Metz car on n'y trouve que des Boches, ni Thionville car c'est comme Arlon mais en plus c'est plein de Français et la bière est chère, ni au Luxembourg parce que les loyers y sont inabordables (comptez 800 euros par mois pour 25 m2 hors charges).

Economie

Les commerces à Arlon sont de deux types: le Café (florissant) et le Commerce en Faillite. Le nouveau commerçant s'établissant à Arlon ne vend rien car il est extrêmement désagréable (on le comprend, il habite Arlon!) et tous les Arlonais font de toute façon leurs courses au Luxembourg pendant la pause déjeuner.

Gastronomie

Saviez-vous que...
... il n'existe aucune anecdote intéressante sur Arlon?

Il n'y a pas de plat typiquement Arlonais, la grande portion de frites avec sauce andalouse et deux boulettes étant consommée partout en Belgique. Il existe cependant une variante Arlonaise: la frite au fromage, à laquelle ne s'attaqueront que les plus courageux. Si vous utilisez la petite fourchette en plastique, tout le monde saura que vous êtes un voyageur égaré (il n'y a pas de touristes à Arlon), car les braves mangent les frites, toutes les frites, avec les doigts.

« Les frites au fromage, c'est gavant. Rien d'étonnant à ce qu'elles soient féminines. »
~ Sacha Guitry à propos de la gastronomie locale.

Il existe en revanche un apéritif local, le maitrank. Le maitrank est à l'origine Allemand et donc sournois. Voici la recette actuelle sans aucunes proportions, car chaque Arlonais garde jalousement sa recette de famille (la meilleure évidemment car il est de mauvaise foi) alors qu'on la trouve partout sur internet. Donc, le maitrank est constitué de mauvais vin blanc luxembourgeois, de sucre, de tranches de citron et d'oranges, de cognac et d'aspérule odorante. Cette dernière ne pousse que peu avant le mois de mai, pendant très peu de temps. Elle donne son parfum au maitrank qui ne serait sans elle qu'un vulgaire vin chaud, mais froid. Comme son nom barbare l'indique, le Mai-Trank se boit au mois de mai, de préférence bien frais, mais tout le monde préfère se bourrer la gueule au Feller ou au Manigart tiède pendant les Fêtes du Maitrank (seule fête Arlonaise).

« Mais foutez-moi la paix, je m'en bats les couilles de votre débouche-chiottes! »
~ Sacha Guitry à propos du maitrank.

N'ayant pas de plat local, l'Arlonais fourbe prétendra souvent que le Pâté Gaumais est bien une spécialité de la région. Chacun croira à son mensonge car tout le monde s'en fout. Le Pâté Gaumais est une tourte à la viande dont la caractéristique principale est d'être trop roborative pour toute personne normalement constituée, ce qui bien sûr n'effraie pas le Gaumais, bon vivant et rigolard comme dans Astérix chez les Belges. Le Pâté Gaumais se bâfre avec une bonne bière d'Orval (elle aussi "locale").

Célébrités

Outre le bref passage de Marc Dutroux, la ville d'Arlon s'enorgueillit d'avoir vu naître Jean-Luc Fonck, chanteur du groupe Sttellla (auteur inoubliable du merveilleux Torremolinos qui ne se chante pas mais se hurle), ainsi que de- ah non c'est tout en fait.

« C'est une erreur judiciaire! »
~ Michael Jackson, à propos de Marc Dutroux.

Loisirs

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Faites attention !
L'auteur se fout des super cafés que vous voulez ajouter, et de toute façon il ne parle pas aux bouseux.

Il y a trois distractions à Arlon. Je sais, ça paraît fou, moi non plus je ne pensais pas qu'il y en avait autant.

Pour la totalité de la population: Les cafés. Le Coco pour les jeunes, le Forum pour les autres et les amateurs de bière (belle carte), le d'Albi pour les vieux cons, le Vénitien pour les alcooliques de tout âge, et- ah bah non c'est tout aussi.

Pour les quelques métalleux et autres punks, bref pour les jeunes qui sentent mauvais: l'Entrepôt. L'Entrepôt est, comme l'indique intelligemment son nom, un entrepôt désaffecté où devraient avoir lieu des concerts. Mais comme il n'y a jamais assez de monde pour le remplir, tous les concerts ont lieu dans une salle voisine de 25 m2 à moitié vide.

Pour tous les mâles même si personne ne l'admet: Les bars de la route du Luxembourg au personnel chaleureux et aux noms évocateurs ou pas: l'Amazone, l'An 2000, le Chalet, La Fi Fa Sil, la Grosse Paire de Nich- enfin vous m'avez compris.

« Non mais là si je dis quelque chose, on va encore me traiter de misogyne »
~ Sacha Guitry à propos des bars à champagne.

On trouvera aussi un cinéma comportant 5 salles toujours vides sauf lors des sorties de films intellectuels comme Fast & Furious 5, l'Arlonais étant également amateur de tuning (voir plus haut, "Bouseux").

Notes

  1. L'auteur tient ici à prouver qu'on peut être Arlonais et néanmoins avoir des lettres.
  2. Voir commentaires hargneux et effacements multiples du présent article

Liens externes

L'arlonais a de l'humour, mais n'aime pas qu'on le traite de bouseux: [1]


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Un des rares portraits du professeur Barry Cow.

Après moultes recherches, je ne découvris aucune trace du professeur Barry Cow, l'auteur de cet article. Cela était dommage, car j'eus aimé le questionner sur divers points, particulièrement cette mystérieuse évolution démographique qui se produit chaque nuit, lorsque le bourg se dépeuple et que de 27000 il passe à 57 villageois.

La même anecdote est contée au sujet de grandes cités pré-antiques peuplées d'hommes-reptiles, selon la légende de Yig le Dieu des Serpents, contée dans l'effroyable Necronomicon écrit par Abdul Al Hazred, l'Arabe devenu fou après l'achèvement de son ouvrage.

D'autres étonnantes spéculations me faisaient craindre le plus inquiétant : l'existence d'un certain "maitrank", une boisson qui amenuise les capacités respiratoires de son consommateur et qui me fit penser au suc démoniaque sécrété par Yog-Sothoth, le Gardien de la Porte.

Bien entendu, il ne s'agissait là que d'hypothèses farfelues se basant sur un folklore local.

Néanmoins, la comparaison entre l'habitant d'Arlon et le "bouseux" me fit également frémir, car elle me fit immédiatement penser aux habitants d'Innsmouth en Nouvelle-Angleterre, lesquels seraient selon d'anciennes légendes racontées par les autochones d'Arkham, les descendants d'un singulier peuple d'hommes poissons-grenouilles machiavéliques habités par d'effroyables shoggoths. Je le répète, il ne s'agissait à l'époque pour moi que de simples suppositions, mais elles suffirent à éveiller mon intérêt pour la cité d'Arlon, située vraisemblablement en Europe de l'Ouest.

N'ayant pu obtenir de l'université le budget nécessaire à une exploration archéologique, je pris néanmoins sur mes propres économies de quoi me lancer dans l'exploration de ce que j'appellerai plus tard "le cauchemar d'Arlon". Mon départ vers l'étrange ville fût donc organisé par mes soins, et je partis muni de l'étonnant article du professeur Cow, de mon revolver et de mon guide du routard.

Ne vous sentez pas obligés de croire le récit qui va suivre, vous êtes tout à fait en droit de le considérer comme une fantaisie de ma part. On ne peut reprocher à quiconque de douter de la véracité de faits qui dépassent la compréhension humaine et plongent l'inconscient humain dans l'abîme du temps. N'en croyez pas un mot, préservez votre santé mentale. Considérez cela comme une pure fiction et n'y réfléchissez pas en tentant de trouver le sommeil, la nuit, lorsque d'étranges craquements se font entendre dans votre immense résidence perdue au cœur d'une sombre forêt.

Ne croyez en rien ce récit...

Pour peu que vous ne soyez pas effrayé par les terrifiants Hommes-Crevettes du Pas-de-Calais ou les démoniaques shoggoths mangeurs de tartiflette du Luxembourg...


II


Quant à mes lectures durant cette escapade, elles se composaient certes des pièces dont je rapportais l'existence précédemment mais également d'ouvrages de qualité inhérentes à la somme de leurs connaissances occultes, telles que De Vermis Mysterii de Johann Kreuser, ou encore Les Vampyrs de Louys Feuyade, ainsi que Malesdictions de nostre Terre par les Gynées du grec Pithoyagos. J'emmenai aussi avec moi ma bonne vieille collec' de Picsou magazine . Quoi de plus agréable à lire au coin du feu tout en fumant un bon cigare et en buvant un bon verre de brandy que sa bonne vieille collec' de Picsou magazine ? Je m'égare.

Mon trajet fût très calme quoique fort mouvementé, et j'arrivai enfin aux environs du bourg. Les dimensions fantasmagoriques des arbres projetant une ombre pénétrante sur les murs démantibulés des maisons biscornues créèrent chez moi un indicible sentiment exaltant de troublante magnificence mêlée de terreur absolue et en même temps j'avais envie d'aller aux toilettes. Je pris une chambre dans une pension environnante de la ville.

La découverte d'Arlon et de ses environs devait se faire avec prudence, car si j'en croyais les documents en ma possession, la ville pouvait fort bien receler une interférence avec une dimension parallèle telle que la quatrième dimension, les travaux einsteiniens d'Euclide et la théorie de la relativité variable et absolue m'avaient convaincu que l'Univers était un tout décalé et que l'essence même de l'existence résidait dans les mondes égarés des galaxies intersidérales inconnues.

Il n'était pas impossible qu'Arlon fût la porte maléfique des êtres démoniaques omnipotents venus d'autres horizons asservir la race humaine par le biais de Yog-Sothoth, le Maître des clés des dimensions hypercosmiques, Dévoreur de Mondes parmi les Grands Anciens. Et comme j'avais peur des Hommes Crevettes du Pas-de-Calais, je pris avec moi une matraque électrique pour leur mettre un coup au cas où je les croisais.

Yog-Sothoth dévoreur de l'Inconnu.

Au fur et à mesure de mes réflexions qui se conjuguaient avec la marche à pied que j'entrepris pour me rendre à Arlon, inconscient que j'étais, une hypothèse frôlant la folie pure se constitua en mon âme.

Ce qui me dérangeait le plus dans l'article du site internet "La Désencyclopédie" était cette étonnante enquête qui demandait aux lecteurs de manifester leur soutien en fin de texte, en votant dans un petit sondage : hormis quelques occultistes, qui diable pouvait s'intéresser à Arlon ? Il me vint alors à l'idée que les votes n'étaient pas le fruit d'êtres humains normaux. Je pensai à Shub-Niggurath, le Bouc Noir aux Mille Chevreaux : et s'il avait demandé à ses Chevreaux de voter pour Arlon pour ce sondage ? Je songeai également à l'innomable Cthulhu : et si tous les votes étaient actionnés par des ordinateurs différents, grâce aux tentacules glacés et brûlants de l'abominable antiquité diabolique ?

Les gens d'Arlon étaient-ils en fait des Hommes-Crevettes du Pas-de-Calais ? Ou bien, sous la brume, voyait-on en fait qu'il ne s'agissait pas de gens marchant dans la rue mais plutôt de tentacules déguisés en êtres humains, des tentacules reliés à Cthulhu, LE MARIONNETTISTE MONSTRUEUX ???


III


Suivant les recommandations du professeur Barry Cow, je savais que trois emplacements d'Arlon recelaient des secrets inavouables : le "Centre", le "Café" et l'"Escale". Je craignais de me faire attaquer par des êtres tentaculaires venus d'intrigants passages spatio-temporels, mais dans l'intérêt de la Science, je devais commencer par visiter le "Centre".

La ville en elle-même était d'une fausse banalité, je supposais bien que derrière les innommables et ternes murs des hermétiques et mystérieuses maisons se cachaient les plus sombres secrets de l'univers et que les entités cosmiques qui avaient bâti cette cité recherchaient la clé de voûte du passage intramondes leur permettant de venir dévorer la race humaine.

Craignez le courroux de Cthulhu !

Je traversais alors funestement le Centre, un amas rectangulairement urbain de maisons et de rues rectilignes et de trottoirs adjacents de façon inquiétante. Je découvris spectralement ainsi une première rue en angle droit dans laquelle les démoniaques rayons du soleil dardaient sur les effroyables véhicules et les étranges passants dans une ambiance machiavélique probablement venue d'un univers ancestral construit sur la sagesse troublante des guerriers anciens et maléfiques.

Puis je traversais une autre impénétrable rue fantasmagorique dans laquelle la lumière éblouissante de l'astre du jour éclaboussait de sa violente imprécation lumineuse les vitrines réfléchissantes des commerces et les fenêtres transparentes des automobiles à moteur. Les passants qui n'étaient guère éblouis étaient-ils des tentacules maléfiques de Cthulhu  ? Non-éblouis par le soleil, on eût dit qu'ils cheminaient au sein de la monstrueuse cité grouillante tels des vermisseaux monstrueux et maléfiques qui auraient pris forme humaine.

Dans une autre rue, je m'aventurai avec crainte, car même si les habitants potentiellement tentaculaires ne m'avaient point pris comme victime, je ressentais une oppression des plus malsaines par la simple présence du spectre lumineux qui détaillaient le contour des résidences, des rues et des véhicules par son éclat brûlant venant d'on ne sait quel enfer.

Puis je pris une autre infâme et horrible rue, et l'heure tardive fît que les terrifiants rayons dardant éblouissants du monstrueux phénix solaire laissaient peu à peu place... à l'incommensurable terreur de la nuit ! Déjà il faisait moins jour et par une magie démoniaque l'obscurité envahissait Arlon ! Étais-je fou de folie ? Devais-je craindre le courroux des Hommes-Crevettes du Pas-de-Calais ? Devais-je reconnaître déjà que j'avais fait le déplacement pour rien et qu'il n'allait rien se passer ?


IV


Bien laborieusement, je traversai donc le "Centre" et arrivai enfin au "Café". Déjà l'astre lunaire dardait ses rayons funestes dans les ténèbres de la nuit. La lune resplendissait comme le trône d'Azatoth, le Sultan Démoniaque. Nyarlathotep !


Ïa ! Shub-Niggurath ! Le Bouc Noir Aux Mille Chevreaux !


Je m'engouffrai sinistrement dans le Café en quête de vérité, me demandant si par la même je n'actionnai pas un interrupteur invisible et occulte conduisant à une dimension enfouie dans les entrailles spectrales des galaxies perdues. Devant moi s'étendait une foule de quatre à six personnes consommant des breuvages, et cet étrange sabbat était orchestré par un homme qui essuyait d'un torchon blanc immaculé mais sale un calice qui était une choppe de bière vide. Ce verre était-il destiné à recevoir le sang d'un enfant innocent pour ramener d'entre les morts la sorcière Keziah et le satanique démon Mictanctecutli ?

Un indigène - un Homme-Crevette du Pas-de-Calais ? - s'approcha alors de moi et me glaça par ses effroyables paroles :

— B'eh f'eh qu'wa qu'i b'wehra n'ot n'vel am'y quel b'yenv'nu ? M'ifel k'ef Cthulhu y s'er ? Un d'mi, f'neh Dagon ?

LES MOTS PROFANES DES GRANDS ANCIENS ! LE LANGAGE DE CTHULHU !

Je m'enfuis violemment de ce sinistre repaire ! J'étais bien dans l'antre du Malin !

Non ce n'était pas possible, je devenais fou ! Le piège démoniaque des forces occultes se refermait sur moi ! Déjà, les suppôts de Dagon et Cthulhu se ruaient hors du Café et se jetaient sur moi en me menaçant avec leur effroyable regard ! Je n'osai bouger lorsqu'ils se jetèrent sur moi pour me parler poliment avec une courtoisie diabolique ! C'était le maître du sabbat !

— Allons monsieur, revenez boire un verre au Café, c'est la maison qui invite ! Vous avez fait peur à Robert ! Pourquoi vous êtes-vous sauvé ? Il n'est pas méchant, il a juste un bec de lièvre. Il vous a demandé "Bé c'est quoi qu'il boira notre nouvel ami qui est le bienvenu ? Michel, qu'est-ce que tu lui sers ? Un demi, c'est d'accord ?"

Je n'en crus pas un mot ! Ces diables tentaculaires de CTHULHU essayaient de me retenir de force avec leur non-violente gentillesse et leurs regards, mais je réussis à m'enfuir ! Je parvins à m'évader en marchant ! Les suppôts des Grands Anciens ne purent me rattraper !

J'eus l'impression de marcher des kilomètres entiers, dans des dimensions trapézoïdales qui exerçaient sur moi une pression indigne digne d'une entité hypercosmique et extragalactique qui me rappelait la violence qui parfois me submergeait lorsque j'utilisais dans mes phrases tous ces pronoms relatifs, tous ces adverbes et ces adjectifs inutiles dont j'avais le fantasmagorique secret. Je marchai, marchai, et parvins enfin à l'Escale, le Haut Lieu d'Arlon, la Cité Maléfique de DAGON  ! Ïa ! Shub-Niggurath ! Le Bouc Noir Aux Mille Chevreaux ! (Excusez-moi, cela me prend comme des éternuements).


V


L'Escale, lieu de tous les tourments et de toutes les damnations ! Point culminant d'Arlon et point fatidique de la perte de ma santé mentale ! Quelles impossibilités pour la raison se profilaient derrière ce mur d'escalade réputé dans les contrées mystiques de la région ?

Bon ben voilà en fait c'est nul Arlon et les monstres ça n'existe pas, et il n'y a pas d'aventure du tout, pardon pour le dérangement.

Quelles horreurs funestes allais-je découvrir ? Je voulus tant le savoir mais je craignais que la folie ne m'étreigne tel un Homme-Crevette du Pas-de-Calais ! Je voulus monter au sommet du mur d'escalade, gravir cette maléfique Escale et me lancer à corps perdus dans les maléfices du temps au travers des portes interdimensionnelles sur lesquelles règnent un vide abyssal dans les abîmes du temps déchiré.

Mais sur la porte de la salle de l'Escale, il y avait marqué "Fermé pour rénovation".

Donc bon j'ai pris un taxi et puis je suis rentré chez moi ensuite et ça m'a coûté bien cher des sous de faire le voyage.

Et puis à la réflexion j'ai rien vu de spécial à Arlon, pas d'Homme-Crevette du Pas-de-Calais, pas de mangeur de tartiflette du Luxembourg, pas de monstre tentaculaire (je vous avais raconté des conneries au dessus ;) désolé lol)... Personne ne sortait de l'ordinaire hormis un pauvre couillon affublé d'un bec de lièvre. Cela dit c'était un vrai cauchemar de me faire chier là bas (le cauchemar d'Arlon).

Depuis, j'ai arrêté de lire le site internet Désencyclopédie qui est vraiment pourri et nul à chier et écrit par des cons (d'ailleurs je l'appelle personnellement Merdencyclopédie , je trouve que c'est très drôle) !

Et quand à La Meuse, ce journal merdique, désormais les rares fois où j'en trouve un exemplaire qui emballe le poisson que j'achète au LIDL, je l'utilise pour garnir le fond de la litière de mon chat, ça me revient moins cher que des sacs poubelles !



Desenthon.png Cet article est un lauréat du Désencyclothon


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