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Crédits
Titre : SCP-992 - Gaia's Emissary
Auteur : far2 réécrit par Roget
Traducteur : Jikyurs retraduit par Sir Raven
Date de publication originale : 26 juillet 2008
Image : "The image used in this article is cc-compliant with the SCP wiki's license (CC BY-SA 3.0) as it comes from Aboriginal Remains in Verde Valley, Arizona, which is a book under the Public Domain," d'après Elogee FishTruck does not match any existing user name
Photo d'archive de la zone où SCP-992 a été récupéré.
Objet no : SCP-992
Classe : Euclide
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-992 se trouve dans une chambre de confinement pour humanoïdes localisée dans l'aile SCP Euclide du Site-77. La chambre n'a aucune fenêtre et ne bénéficie d'aucun éclairage naturel. Plusieurs plantes en pot sont conservées dans la pièce et entretenues par des membres du personnel. SCP-992 a la permission de demander des plantes spécifiques tant qu'elles ne présentent aucun danger. Toutes les autres demandes faites par SCP-992 doivent être rejetées. Les animaux peuvent être exposés à SCP-992 dans un environnement contrôlé, à des fins d'expérimentation. Il est interdit à SCP-992 de communiquer avec qui que ce soit. Tout sujet ayant communiqué avec SCP-992 doit subir une évaluation d'anormalité complète. Le personnel de classe D ne doit pas être utilisé dans le cadre d'expérimentations avec SCP-992.
Description : SCP-992 est un aborigène d'Australie issu de l'ethnie Pitjantjatjara, mesurant 1,20 m de haut et pesant 95 kg. SCP-992 déclare avoir entre 57 et 71 ans mais depuis son confinement il y a 65 ans, SCP-992 n'a manifesté aucun signe de vieillissement. SCP-992 tente de faire la conversation avec les individus qui entrent dans sa chambre de confinement. Ces conversations se limitent généralement à la description de ses pouvoirs prophétiques (sans qu'aucune preuve en soit faite) et la conduction de débats philosophiques ésotériques avec le visiteur.
Quand il est seul, SCP-992 tente de faire la conversation avec la faune et/ou la flore autour de lui et prétendra de temps à autres avoir des visions prophétiques alors qu'il leur parle. Ces conversations durent généralement plusieurs heures, SCP-992 ayant l'air de tenir une conversation à sens unique avec l'organisme choisi comme interlocuteur. Si l'on demande à SCP-992 de quoi il leur parle, il fera fréquemment allusion à d'obscurs événements naturels qui n'ont pas eu lieu. Il maintient également avoir prédit plusieurs catastrophes naturelles hautement médiatisées. Aucune preuve n'a pu être apportée.
Lorsque SCP-992 est capable d'observer l'état de la météo, la perception des humains qui observent SCP-992 est altérée : ils constateront alors des phénomènes météorologiques inhabituels et absurdes. Cet effet dure entre 10 et 30 minutes après que les humains affectés ont cessé d'observer SCP-992. Tant qu'ils sont affectés, les sujets sont incapables de se désigner eux-mêmes ou d'appeler autrui par leur nom.
Observations de sujets affectés par SCP-992
On était à l'arrière du pick-up, à prendre un peu l'air. C'était rien de pressé ou quoi, c'est juste que conduire, au bout d'un moment, on finit par s'emmerder. Et j'vois ce mec noir qui remonte la route à pied. Il avait même pas de chaussures ou quoi, et c'est à peine s'il avait encore des pieds, massacrés comme ils étaient. J'allais lui demander s'il allait bien quand une goutte m'est tombée sur le pif. Maintenant, pensez-y, on est au beau milieu de la brousse, avec pas un nuage en vue ou quoi.Donc on se retourne pour regarder l'abo, et il est là en train de pointer le doigt vers le ciel. Je suis resté les yeux sur lui pendant un petit moment, puis j'ai regardé où il pointait. Il y a ce nuage blanc... noir. C'est dur à dire, dur de se représenter... Essayez d'imaginer un nuage qu'aurait pris l'ombre qu'il projette au sol et l'aurait enroulé autour de lui comme une couette. On aurait dit que ça gardait la vie qu'il y avait à l'intérieur au chaud. C'est à ce moment là que la deuxième goutte m'est tombée sur le pif, et que ça a commencé à brûler.
Ça ressemblait à des gouttes de pluie, mais elles étaient rouillées. Comme si quelqu'un conduisait un vieux pick-up défoncé au-dessus du nuage couvert d'ombre. Elles avaient l'air chaudes et quand elles nous touchaient, elles brûlaient. C'était pas une brûlure soudaine, c'était plutôt comme une vieille brûlure... le genre qu'on a après avoir marché dans le désert pendant une éternité. Ça rentre profond dans la chair. Ça ne part jamais complètement... Parfois, t'oublies, tu crois que c'est fini, et alors que t'y penses, ça commence à t'irriter, ça devient vraiment agaçant... Puis tu grattes et ça fait tout ressortir. Le soleil, le temps, la vieillesse, tout ressort.
On voulait vraiment pas rester dans les environs après ça, alors on s'est barré pronto. Je sais pas s'il l'a provoqué ou s'il nous prévenait, mais il savait. Je l'ai vu dans ses rides, dans les taches calleuses qu'il avait sur la peau... Il savait exactement ce qui était en train de se passer.
SCP-992 a été trouvé dans un petit village près de la région d'Alice Springs en Australie centrale, après que des agents postés dans la région ont reçu des rapports concernant l'effet de SCP-992. L'enquête dans le village d'où ces rapports provenaient a révélé que SCP-992 avait acquis la position de chef du village et déclaré qu'il avait une influence divine sur la vie des villageois et sur le monde autour d'eux. Après avoir manifesté ses capacités devant les agents, SCP-992 a été appréhendé et confiné. Des amnésiques ont été distribués aux témoins et une histoire de couverture présentant SCP-992 comme un escroc a été disséminée dans les médias alentours.
Rapport d'incident no 992-C 01/17/1949 : Des membres du personnel de niveau 1 ont observé une conversation entre SCP-992 et un eucalyptus. Lorsqu'il a été interrogé, SCP-992 a répondu : "Elle [l'eucalyptus] était très déprimée et difficile à nommer. Je n'ai pas réussi à tout bien comprendre."
D'après un rapport du personnel, l'eucalyptus est mort quelques jours plus tard.
Addendum 992-A :
Interrogé : SCP-992
Interrogateur : Docteur Boyd
<Début de la transcription>
Docteur Boyd : [...] À quel moment vous vous en êtes rendu compte ?
SCP-992 : On était en train de les enterrer. Tous ceux qui étaient morts. Ç'a été une année terrible et perdre autant de noms nous avait fait perdre espoir. Ils n'avaient plus de nom, ils n'étaient plus que des cadavres. Mais je pouvais les voir. Les noms étaient là, toujours attachés aux corps. J'ai tendu la main et je les ai touchés... et soudain mon nom était là aussi, et je pouvais les entendre.
Docteur Boyd : Que s'est-il passé ensuite ?
SCP-992 : Quelqu'un qui se trouvait là avait un vrai nom avant, mais ils l'ont changé pour le mien. Je peux voir les noms maintenant, et d'où viennent les bouts de fil qui font que le monde reste entier. Tout va en haut.
Docteur Boyd : Un "vrai" nom ?
SCP-992 : Votre vrai nom est [SUPPRIMÉ], Boyd. Je ne sais pas quel était votre nom avant, mais maintenant qu'il l'est, il l'a toujours été.
Docteur Boyd : Je ne comprends pas.
SCP-992 : Ils tiennent mes mains... (Fait un geste avec ses mains.) Je laisse le destin tirer dessus comme ça lui chante. Que ce soit là-haut dans les nuages ou ici-bas avec les gens, je suis capable de le voir.
Docteur Boyd : (Silence.)
SCP-992 : Ils vont là-haut dans le ciel austral. J'ai aidé à les tresser ensemble.
Docteur Boyd : ... Qu'est-ce que vous voulez dire ?
SCP-992 : N'avez-vous jamais vu la lumière du soleil dancer avec ses frères au-dessus du désert froid ?
Docteur Boyd : Vous parlez de l'aurore australe ?
SCP-992 : Si c'est comme ça que vous l'appelez, oui. Je peux continuer à nommer d'autres choses que j'ai créées, si vous le souhaitez.
Docteur Boyd : Non, ça... ira. Je pense qu'on en a fini.
<Fin de la transcription>