Titre
Le Garde-forestier
Année de publication
1845
Genre
Théâtre (comédie en deux actes et en deux époques,
mêlée de couplets)
Collaborateur(s)
MM. De Leuven et Brunswick
Epoque du récit
Pendant la révolution, puis en 1815
Résumé
L'action débute dans un petit village d'Alsace pendant la Révolution
française. Louise Reynold, l'épouse du garde-forestier,
a des sympathies pour l'Ancien Régime et voit secrètement
un émigré, Roger Duchamp, l'ancien secrétaire du
vicomte d'Aulnay, à qui elle remet les fermages des anciennes propriétés
de son maître proscrit. Un soir le garde-forestier les surprend
: se croyant trompé, il tente de tuer Roger et part chercher la
mort au combat (Acte I). Des années plus tard, en 1815 à
Uzès, poursuivi avec d'anciens grognards en demi-solde par la vindicte
populaire, Christian se refugie chez Roger devenu receveur particulier
des finances. Là il retrouve Louise, et leur fille Jenny. Après
maint quiproquo - on croit d'abord que Louise est devenue l'épouse
de Roger - le brave républicain et l'honnête royaliste se
découvrent les meilleurs amis du monde (Acte II).
Analyse
Annoncée comme "mêlée de couplets" (en fait
quatre petits airs au 1er acte, et trois à la fin), cette comédie
relève davantage de l'esthétique du "drame-vaudeville",
ou du mélo, que du genre comique, et les airs chantés prennent
parfois un ton sinistre, comme par exemple celui qui termine la scène
XVI du deuxième acte :
"Ah ! craignez ma colère !
Vous osez m'outrager,
Mais bientôt, je l'espère,
Je saurai me venger"
De Leuven et Brunswick retrouvent ici l'inspiration du Mariage
au tambour (auquel on emprunte même un air, au troisième
acte), l'Alsace, la Révolution et ses séquelles, le retour
des émigrés, la réconciliation nationale. La profession
de foi bonapartiste de Christian, un peu déplacée dans une
comédie, tire également cette bluette vers le genre sérieux.
Est-ce la marque de Dumas ? En tout cas la forêt, la chasse et le
braconnage - autres "marqueurs" dumasiens - n'ont pas ici la
présence qu'ils auront dans Les
Forestiers de 1858, ou même Valentin-Valentine
dix ans plus tard. La pièce fut donnée au Théâtre
des Variétés le 15 mars 1845, quelques semaines avant Un
conte de fées, des mêmes auteurs, et Sylvandire,
en juin de la même année, un texte auquel Brunswick ne collabora
pas. La participation de Dumas a été attestée par
Quérard, puis Glinel et Reed. L'uvre est avec Jarvis
l'honnête homme (et Thaïs,
toujours inédit) la seule pièce en deux actes du corpus.
Elle n'a eu qu'une seule édition, l'année de sa création,
chez Beck, un in-8 de 28 pages sur deux colonnes.
François Rahier