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Une "intervention humaine" dans la mort d’Émile? Lettres, auditions: comment les enquêteurs poursuivent les investigations

Le jeune Émile, 2 ans et demi, disparu le 8 juillet dans le village du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence)

Le jeune Émile, 2 ans et demi, disparu le 8 juillet dans le village du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) - BFMTV

Des gendarmes de la Section de recherches de Marseille se sont récemment déplacés loin des Alpes-de-Haute-Provence après la réception d’une lettre considérée comme intéressante. Il s'agit "de simples vérifications", indique le parquet d’Aix-en-Provence. L’intervention d’un tiers pour expliquer la mort de l’enfant ne semble plus faire aucun doute dans l’esprit des enquêteurs.

Depuis plusieurs semaines, le constat semble clair pour les gendarmes, les magistrats, mais aussi les parties civiles: le petit Émile Soleil n’a pas pu disparaître seul dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence).

"Qu’il y ait un auteur, cela ne fait quasiment plus aucun doute. A-t-il volontairement porté atteinte à l’enfant ou involontairement? C’est impossible à dire pour le moment. Mais qu’il puisse y avoir une intervention humaine, ça, c’est désormais fort probable" confie une source au cœur du dossier à BFM DICI.

Un ADN étranger isolé

Les enquêteurs continuent de travailler, de jour comme de nuit, sans un résultat probant, pour l’instant, qui permettrait enfin de percer le mystère qui entoure la disparition et la mort de l'enfant. Près d’un an après la découverte des ossements d'Émile dans une clairière du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), la quinzaine d'enquêteurs de la Section de recherches (SR) de Marseille ne lâchent rien.

Épaulés par des militaires chevronnés, des compagnies de gendarmerie de Digne-les-Bains ou de Forcalquier, ils épluchent, consultent, écoutent, regardent et analysent des centaines de données afin de connaître la vérité. Ils s’appuient sur des rapports d’expertise biologique et médico-légale.

Ces derniers ont été fournis avant tout par l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), le laboratoire "maison" de la gendarmerie nationale. Ils s’appuient aussi sur le travail du laboratoire privé du professeur Christian Doutremepuich, de nouveau saisi en début d’année. C’est ce laboratoire bordelais qui a réussi à isoler au moins un ADN étranger à celui de la famille d’Émile lors de l’analyse des ossements et vêtements de l’enfant l’été dernier.

Une lettre qui intrigue

S’ils lisent et exploitent régulièrement ces rapports de biologistes, les enquêteurs de la section de recherches de Marseille n’oublient pas le reste des courriers et enveloppes qui s’entassent sur leur bureau. Celui-ci a été délocalisé depuis 20 mois à la compagnie de Digne-les-Bains et depuis peu à l’escadron de gendarmerie.

Des dizaines, voire des centaines de lettres, souvent anonymes, ont été reçues depuis la disparition du petit garçon. Toutes ces lettres sont lues avec attention. Parfois, certaines suscitent la curiosité des gendarmes.

Ce fut le cas à la fin du mois de février. Les détails écrits sur un morceau de papier ont ce jour-là poussé les enquêteurs à relire, à plusieurs reprises, chaque mot de chaque phrase. Puis, durant la première semaine du mois de mars, des gendarmes se sont déplacés dans la région de Tours et autour de Paris a appris BFM DICI de sources concordantes. Sans que cela ne soit confirmé par les principaux intéressés, ni par le parquet d’Aix-en-Provence.

"Je n’ai aucun commentaire à faire", déclare le procureur Jean-Luc Blachon qui évoque 'de simples vérifications'". "Les enquêteurs travaillent toujours", conclut le magistrat.

Toutes les lettres reçues entraînent-elles un déplacement sur le terrain ou des auditions? Non, mais depuis le début de l’affaire, des centaines voire des milliers d’actes similaires ont été pratiqués.

"On reçoit 1.000 courriers anonymes et certains sont plus intéressants que d’autres. Ils méritent des vérifications. On les trouve très intéressants et circonstanciés et on cherche à savoir qui se cache derrière, s’il est étranger à la famille ou pas. D’où a pu venir ce courrier, qui l’a envoyé et pourquoi? Pour ces vérifications des derniers jours, on recherchait peut-être un auteur de cette lettre", décrypte une source qui suit l’affaire Émile depuis de nombreux mois.

Beaucoup de courriers de ce type ont donc été analysés. Jusqu’à des lettres de médiums qui pensaient connaître la vérité. "La plupart du temps, ce sont des déclarations fantaisistes et farfelues", regrette une source qui a pu avoir accès à certains de ces courriers. Mais quand un écrit s’avère intéressant, la SR de Marseille se déplace ou demande à des unités locales de prendre le relais partout en France.

Des gendarmes auditionnés ces derniers jours

Les enquêteurs ont encore beaucoup à faire dans les Alpes-de-Haute-Provence, là où tout a commencé. Selon nos informations, des auditions libres devraient encore se dérouler cette semaine dans le pays dignois.

Des gendarmes, premiers arrivés au Vernet au moment de la disparition de l’enfant, sont invités à se rappeler de ce qu’ils ont vu et entendu ce jour-là dans le hameau. Chaque détail compte et tout sera noté sur un procès-verbal.

Ce procès-verbal viendra s’ajouter à des milliers d’actes d’investigations déjà effectués par la cellule Émile. Cette dernière n'a qu'un seul objectif, celui de connaître la vérité et d'identifier la personne qui pourrait être impliquée dans la mort de l’enfant.

Valentin Doyen

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