Plusieurs collectifs se sont organisés pour protester contre l'exposition Murakami, qui doit se tenir à Versailles du 14 septembre au 12 décembre 2010, dont un groupe pour la "Sauvegarde du Château de Versailles" emmené par Anne Brassié, animatrice d'une émission culturelle sur la très conservatrice Radio Courtoisie. Une pétition, intitulée "Non à Murakami et Cie!" aurait déjà recueilli plus de 4300 signatures, et une manifestation doit avoir lieu le 14 à 18h00 devant les grilles du château.

L'artiste japonais, qui s'inspire des mangas et dont vous trouverez un aperçu du travail chez le galeriste Emmanuel Perrotin, est le troisième artiste contemporain à s'exposer à Versailles après Jeff Koons en 2008 et Xavier Veilhan (qui n'avait investi que les extérieurs du château).

Pour les opposants à l'exposition, Murakami est le symbole d'un "art financier", "artistiquement sans intérêt" et dont la présence à Versailles s'explique davantage par le "niveau de sa cote" que par le sens de son travail. Mais c'est le concept même de l'introduction de l'art contemporain à Versailles qui dérange. Le château, oeuvre d'art et fruit de l'excellence artistique française du Grand Siècle, se suffirait à lui-même.

Il est vrai que pour la défense de Murakami, Jean-Jacques Aillagon, président de l'établissement public du musée et du domaine national de Versailles, avance des arguments qui ne tiennent pas directement à sa valeur artistique. Pour l'ex-ministre de la culture, Murakami est "l'un des artistes les plus célèbres de notre temps" dont "le sens de la fonction médiatique de l'art [...] trouverait un écho particulièrement intéressant à Versailles" (Connaissance des Arts, septembre 2010). Le ministre dénonce par ailleurs dans Le Monde "un activisme aux relents xénophobes".

Que penseront les visiteurs et touristes de l'exposition? Nous ne manquerons pas de recueillir leurs impressions le jour J.

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